Fresque de Blek Le Rat

Blek le Rat

1983-1984
pochoirs
Grand couloir B. & R. Zazzo

Cette fresque a été réalisée en 1983-1984 par le street artiste Blek Le Rat, un artiste très connu sur la scène de l’art urbain, qui a commencé sa carrière à la fin des années 70.
L’œuvre est composée de deux parties distinctes : à gauche, un cheval noir qui traverse une sorte d’écran bleu monochrome, et à droite, un homme qui semble sortir d’un cadre en pointillé recouvert de vignettes.

Le cheval noir est dans une posture dynamique : les membres postérieurs sont repliés, prêts à impulser le mouvement du saut. Les membres antérieurs, quant à eux, sont déjà tendus, prêts à se réceptionner sur le sol. La position du cheval traduit donc les deux temps du mouvement : le saut et la réception. 

La perspective, par le rétrécissement progressif du rectangle bleu, crée l’illusion de la profondeur. Le cheval, peint en trompe-l’œil, donne l’impression de sortir du mur. 

Les triangles bleus et rouges font penser à des éclats qui jaillissent du mur. 


Sur la partie droite de l’œuvre, on aperçoit la silhouette d’un homme de profil. Le mouvement de son corps, penché vers l’avant, montre qu’il s’apprête à sortir du cadre. Son vêtement blanc se transforme en traîne vaporeuse. 

Dans ce cadre, derrière la traîne, sont disposées dix vignettes sur un fond gris. Celles-ci font référence aux luttes ouvrières de mai 68 : un poing levé avec des chaînes, le slogan « l’art au service du peuple », un groupe d’ouvriers, un policier brandissant une matraque, une usine dont la cheminée est un poing levé, etc. 

La signature de Blek Le Rat est visible à deux endroits : à gauche, en bas du rectangle bleu traversé par le cheval, et à droite sur la traîne vaporeuse de l’homme, comme s’il s’agissait de deux œuvres différentes.  

Blek Le Rat a réalisé cette fresque sur la base d’une rumeur de l’époque : un cheval se serait introduit dans l’enceinte de l’Université lors du mouvement de mai 68… Cependant, un des leaders étudiants de mai 68, connu pour ses slogans sur les murs de notre université, s’appelait Patrick Cheval… Il est donc possible que cette rumeur soit née d’une confusion.

D’après Blek Le Rat, le saut du cheval à travers le rectangle bleu, symbolise le passage de l’ancien monde au nouveau monde. La fresque commémore donc la révolte étudiante de mai 68. 


Pour aller plus loin

Blek le rat, de son vrai nom Xavier Prou, est un artiste majeur de l’art urbain en France et à l’international. Véritable pionnier du street art en France, il est décrit comme le fondateur du mouvement du pochoir. L’artiste découvre le graffiti en 1971 lors d’un voyage à New York, et commence à pratiquer lui-même vers 1981. Il graffe alors des rats sur les murs de Paris, d’où son alias, synonyme d’ “art”. C’est en 1873 qu’il commence à réaliser des pochoirs à taille humaine. Il peint des personnalités connues, reprend des œuvres classiques ou bien met simplement en scène des inconnus, avec toujours un message à faire passer sur notre société. Son œuvre se politise de plus en plus au fil du temps et au tournant des années 2000, il débute sa série “Mendiants” qui cherche à faire réagir le monde et les politiques face à la misère quotidienne. Blek travaille le noir et blanc car pour lui la ville est déjà pleine de couleur, c’est donc le meilleur moyen d’attirer l’oeil des passants. Son style change en 1991 lorsque condamné suite à un graffiti, il décide de ne plus peindre que sur des collages. Son œuvre reconnue comme pionnière est citée comme source d’inspiration par le célèbre artiste Banksy qui l’invite à son ”Cans festival” à Londres en 2008.

Plus d’infos : https://blekleratoriginal.com/blek-le-rat 

Publications similaires