Fresque d’Ivan Messac
Ivan Messac
2018
collage et Peinture
grand couloir bâtiment C. Ramnoux
Cette fresque est une reproduction d’une affiche grand format, collée en 1969 par Ivan Messac dans le Hall du bâtiment E de l’université Paris Nanterre (aujourd’hui bâtiment C. Ramnoux). L’affiche originale a été arrachée ou volée quelques semaines après sa réalisation.
La reproduction de cette fresque, le 22 mars 2018, a été commandée par le service Communication de l’université dans le cadre du Printemps des Libertés et des Utopies.
La composition générale de l’œuvre donne une impression d’ordre et de symétrie. Au centre, on aperçoit un couple impassible, en noir et blanc, avec une expression énigmatique.
À gauche et à droite de l’œuvre, deux groupes de silhouettes blanches semblent tirer une corde qui sépare horizontalement la partie supérieure et inférieure de la fresque : en haut, les contours rouges d’une ville se détachent sur un fond bleu. Ces deux couleurs rappellent le style des affiches politiques des années 1960. A cette époque, Ivan Messac, étudiant à Nanterre, côtoyait les groupes communistes. Les tracts et les affiches politiques faisaient partie de son univers visuel…
En bas, a été peint par l’artiste un trompe-l’œil de collage de journaux. Le contenu est peu identifiable, même si un titre, L’Humanité, est visible.
Le couple central de l’œuvre représente les parents de l’artiste, et plus symboliquement la génération précédant la jeunesse étudiante. Les silhouettes qui tirent la corde sont les étudiants eux-mêmes.
Le jeu de la corde symbolise le désir des jeunes de rompre avec la société dirigée par leurs parents et de briser les règles qui la régissent. Ils luttent pour se défaire des entraves d’un climat conservateur, voire répressif, qui ne leur convient pas.
Cette œuvre correspond à l’atmosphère tendue de la fin des années soixante, préfiguratrice de la Révolution. Cependant, Ivan Messac a indiqué qu’il ne s’agissait pas d’un hommage ou d’une mémoire des événements de mai 68. L’œuvre reste toutefois un bon témoignage de la scission générationnelle de cette période.
Pour aller plus loin
Ivan Messac est un artiste peintre et sculpteur français. Il commence sa carrière artistique en 1967 et devient un membre du Salon de la Jeune Peinture en 1969. Sa peinture se veut donc originellement figurée et politique et il est un membre historique du mouvement de l’action narrative, qui critique la société de consommation à travers la peinture. Dans les années 1980, cette forme picturale perd en popularité et l’artiste cherche alors de nouveaux moyens d’expression. Il se lance dans l’art abstrait qui compose encore aujourd’hui son œuvre. Ce virage pour la peinture abstraite le mène à explorer l’univers de la sculpture, qui lui permet en premier lieu de donner une forme de réalité à ses formes picturales, puisqu’il réalise des modules en carton et en papier de ses motifs peints. Puis, il explore la sculpture en propre, avec un travail autour des jeux de matières et de formes au travers de l’utilisation de divers matériaux comme le bois, le bronze ou la pierre. En 2016 il réalise la célèbre performance “20 jours pour un tableau”, au Centre Pompidou, lors de laquelle il peint un tableau par jour durant 20 jours, au cœur du Centre Pompidou et face au public.
Site internet : https://ivanmessac.com/