La liberté guidant le peuple

C215

2018
pochoir et bombe aérosol
grand hall, bâtiment P. Grappin

C215 reprend au pochoir et à la peinture aérosol le célèbre tableau La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix. Ce tableau est souvent à tort rattaché à la Révolution française. En fait, il s’agit d’une représentation des Trois Glorieuses (27 au 29 juillet 1830), une révolution sanglante de trois jours à Paris. 

Les Beaux-Arts Sont Fermés Mais L’Art Révolutionnaire est Né, 1968, Atelier Populaire

Ce tableau a été de nombreuses fois repris, réactualisé ou réinterprété par les artistes. Dans les esprits, il est le symbole du caractère révolutionnaire des Français. Le choix de ce tableau fait donc logiquement écho à mai 68. 

Le tableau avait déjà été réutilisé durant les « événements » : sur une affiche réalisée par l’Atelier clandestin des Beaux-Arts, la Liberté (allégorie, qui sera nommée plus tard Marianne) troque la baïonnette et le drapeau tricolore contre une truelle et une palette de peintre. 

Pour réaliser son œuvre, C215 travaille d’après des photographies. Contrairement au tableau de Delacroix, sa fresque est entièrement en noir et blanc avec quelques touches de couleurs : le drapeau, le bonnet phrygien, quatre marques rouge et bleu, et la signature de Delacroix. Les éléments les plus importants de son œuvre sont au couleur du drapeau français et attirent directement l’œil du spectateur. 

C215 a tenu à reproduire la signature de Delacroix, qui est présente au même endroit dans l’œuvre originale.

Contrairement à la signature de Delacroix en rouge, C215 a intégré la sienne en noir et blanc. Elle est entourée de blanc, ce qui permet de la distinguer du tableau. 

C215 traite régulièrement du thème de l’identité nationale dans la rue, pour délivrer un message d’unité, d’inclusion et de tolérance. Par exemple, sa fresque monumentale sur le mur de l’école Kergomard à Sarcelles figure les portraits d’écoliers aux multiples origines ethniques, portant tous le bonnet phrygien.

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